Nouvel Outlook : l’adopter… ou pas !
Si vous êtes utilisateur d’Outlook pour accéder à votre messagerie, il ne vous aura pas échappé. Quoi ? Ce petit bouton, là, en haut à droite, qui vous incite à essayer le « nouveau Outlook ». Et si vous n’avez pas encore cliqué, voici quelques éléments pour comprendre de quoi il s’agit. Et qui vous aideront à vous décider. Ou à surtout ne pas cliquer, c’est au choix.
Passons sur la dénomination du produit. Il en va des logiciels comme des dossiers et des fichiers : le terme « nouveau » n’est valable qu’un à un instant donné, et ne tient pas dans le temps. Microsoft avait déjà fait le coup avec le « nouveau Teams ». L’avantage est de bien marquer la différence et d’annoncer un vrai changement. Mais que se passera-t-il pour le nouveau nouvel Outlook ? Il faudra trouver autre chose… et l’argument de la nouveauté tombera alors de lui-même.
D’ailleurs, le nouveau Teams avait aussi eu droit à sa propre icône, avec un petit logo « New » du plus bel effet. Qui a disparu depuis, en même temps que le Teams tout court a été renommé en Teams « classic » et que le nouveau Teams lui a pris sa place. Vous suivez ?
Un Outlook pas si nouveau que cela en apparence
Bis Repetita, nous avons donc droit à un nouvel Outlook. En quoi est-il si novateur que cela ? D’un point de vue visuel, il y a des différences subtiles, qui le rapprochent de la version en ligne (celle que vous accédez au travers d’un navigateur) et de celle disponible sur Mac. C’est certes un peu plus moderne, mais on retrouve assez rapidement ses petits. En tout cas, il y a un réel effort d’harmonisation entre les plateformes, ce qui est louable.
Cette homogénéisation perceptible cache une réalité technique bien plus importante, et bien cachée, elle. Car sous son aspect actualisé, c’est le moteur même d’Outlook qui évolue en profondeur. Pour faire simple, Outlook devient une sorte de gros navigateur Internet qui affiche des pages Web. A l’instar de ce qui a été fait pour Teams, cette approche permet à Microsoft de ne plus développer qu’une version de l’interface utilisateur, dont le rendu est assuré par ce pseudo-navigateur sur PC ou Mac.
C’est cette approche qui permet donc de fournir une expérience similaire, quelle que soit la façon dont vous vous connectez. Pour Teams, Microsoft avait promis des performances en hausse et des besoins en ressources en baisse. Pour Outlook, la question ne se pose pas encore, mais on peut imaginer que l’application sera probablement allégée. Ce qui constitue déjà un premier critère de choix, car le programme de messagerie n’est pas un modèle de légèreté.
Réfléchir à deux fois avant de cliquer
Pour autant, est-ce suffisant pour cliquer le petit bouton et passer dans un autre monde ? Pas si sûr… En l’état, le nouvel Outlook a perdu quelques fonctions, qui n’incitent pas à franchir le pas. Au premier rang desquelles figure la mise en favoris des boîtes partagées. Est-ce anodin ? Pas tant que ça, car devoir dérouler une liste interminable de dossiers pour atteindre la boîte de réception de votre adresse « info » ou « contact » devient rapidement assez pénible. A en croire les forums Microsoft, ce sentiment est plus que partagé.
La tentation est grande de « tester » cette nouvelle version. Mais gare aux conséquences !
Autre point noir : le nouvel Outlook ne supporte pas le mode hors-ligne. Si cela peut être compréhensible d’un point de vue technique – rappelez-vous, Outlook est un navigateur Web, ce qui implique l’accès aux données en ligne – c’est une aberration pour tout un chacun. Surtout ceux habitués à travailler dans un avion par exemple. Cette limitation sera levée dans les prochaines semaines, mais on peut légitimement se demander comment Microsoft a pu lancer cette nouvelle version en éludant cette fonction primordiale.
Enfin, « choisir la pilule bleue » entraîne l’installation d’un tout nouveau programme sur votre machine. Avec des intrications fortes sur des librairies du système d’exploitation. Si cela ne vous parle pas, gardez seulement à l’esprit que le retour en arrière, qui semble aussi simple que de cliquer une nouvelle fois sur le bouton magique, ne se fera pas sans douleur. Avec à la clé un Outlook standard qui ne fonctionnera probablement plus aussi bien. Et surtout son intégration avec le nouveau Teams. Conséquence : il sera peut-être nécessaire de réinstaller votre machine, rien que ça…
Tester en ligne pour se faire une idée
Finalement, le meilleur moyen de tester le nouvel Outlook, sans installer quoi que ce soit, reste celui de passer en ligne via votre navigateur préféré. Car la version Web d’Outlook est déjà le « nouvel » Outlook depuis des mois. Vous aurez ainsi la chance de vous familiariser avec la nouvelle interface, et de vous faire votre propre opinion. Et notamment de goûter aux joies de l’intégration dans ce nouvel opus de Copilot, le moteur d’intelligence artificielle de Microsoft.
Comme toujours, il est urgent de prendre son temps. Mais pas tant que ça : Microsoft presse ses utilisateurs de passer à la nouvelle version. En trois étapes : dans un premier temps, vous êtes incité à tester. Puis le nouvel Outlook devient la version par défaut mais avec la possibilité de revenir en arrière. Et ceci jusqu’à la fin de l’année 2024, date à laquelle il ne sera plus possible d‘utiliser l’ancien Outlook. Si on y regarde de près, c’est un timing assez serré, qui impose à Microsoft de rajouter rapidement les fonctions qui font défaut. A tel point qu’on peut douter de la qualité de celles qui seront fournies dans les prochaines semaines…
Pour nos clients, nous avons pris le parti de ne pas autoriser cette mise à jour pour le moment. Le temps que les fonctions manquantes arrivent, et que nous puissions les tester au quotidien. Avant de forcer la mise à jour une fois celle-ci validée, et surtout avant que Microsoft ne prenne les commandes de cette transition. Vous voilà donc prévenus ! Ne reste plus qu’à faire votre propre expérimentation et anticiper un peu la marche forcée imposée par le géant des logiciels.
Emmanuel Dardaine
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